lundi 26 août 2013

Histoire de maladie (et de père)

AAhh, meerrddee. Dire que je voulais écrire des histoires marrantes. Je me la ramène déjà avec le chômage et là, là, je vous le donne droit dans le pif (ou dans le gosier, ça marche aussi...), bon ok, dans le "mille", la maladie.

Et oui, la maladie, mal du siècle, truc qu'on a pas demandé mais qui trouve toujours accès à la porte du premier citoyen malchanceux qu'elle aperçoit. Connasse.

Le malade du jour, c'est mon frère. Il a jamais eu de chance, donc, et ça me fait mal au cœur. Chienne de vie, tu n'épargnes personne. Connasse aussi pour toi.

Ce soir, j'avais envie de me confier sans faire paniquer mon entourage. Première position : ma mère. Aussi paniquée que moi et malade de surcroît, pas la peine de l'emmerder. Mes amis : une bonne amie, Louise, qui a passé la soirée avec moi m'a épaulé mais j'avais besoin de l'épaule "virtuelle" d'un homme. Un homme protecteur. Naturellement, je me mets à écrire un mail à mon père, Monsieur, Homme de sa nature, que je n'ai pas vu depuis l'enterrement de sa mère, ma grand-mère, hein, et à qui je n'ai pas écrit depuis un furtif "bon anniversaire" sur facebook il y a 4 mois... Mon père quoi...
Bref, prise d'un élan de règlement de compte entre mon frère, mon père et moi, je m'y mets (la première...).


"Je t'écris. J'ai peur en fait. Et comme une jeune femme, comme une fille à son père, j'écris. Je ne vais sûrement pas dormir cette nuit. Parce que j'ai peur. Je viens de le dire. Et j'ai l'écriture saccadée mais moins que le comportement de ton fils. Pas parce que l'on est ce que l'on est mais parce qu'il est à l'hôpital. Là, ce soir alors qu'il devait y être ce matin, juste ce matin, jusqu'à cet après-midi, comme tous les mois depuis 2 ans pour son injection de Tysabri.
Ton fils est tombé il y a un mois et une semaine, un soir, le visage le premier sur une table basse qu'il avait dans son salon. Il a fait un malaise vagal et il s'est retrouvé le visage le premier sur cette table, la pommette, a-t-on vu, mais peut-être plus en fait, sur une table qu'il a cassé en deux de tout son poids. Depuis ce soir-là, il a perdu la mémoire immédiate d'abord, incapable de se souvenir des minutes, des heures, des jours qui ont suivi. Et aujourd'hui, il est incapable de se souvenir du 1/4 d'heure qui a précédé.
Il reste à l'hôpital donc. Pour lui, tout va bien, comme d'habitude, enfin, comme il a l'habitude de te le dire. Mais tout ne va pas bien. Il a signé un contrat dans une entreprise qu'il affectionne et sans laquelle il ne pourrait vivre mais il ne s'en souvient pas, il redemandera, dit-il, si vraiment il a signé... Il est aussi incapable de dire qu'il est tombé il y a un mois et une semaine. Pour lui, c'est une semaine tout court.

J'ai peur donc ; toujours. Jusqu'à demain où l'hôpital nous donnera des nouvelles et nous dira comment se sont passés les examens qu'il a passé. À savoir, une nouvelle IRM, une nouvelle ponction lombaire et un examen qui doit dire comment ses influx nerveux se démerdent. J'ai peur bordel. Et quant on a peur, on a besoin de quelqu'un pour nous rassurer, nous épauler, prendre les choses en mains, merde ! Est-ce que ce rôle t'appartient ? Il ne me semble pas. Pardon de t'avoir dérangé. "

Voilà, une lettre à mon père. Comme je sais les faire. Ce qui ressort de cette missive (de ce missile ?!), c'est que j'ai clairement peur. Parce que j'aime mon frère et parce que son corps de merde déconne un max. Une SEP et quoi d'autre encore ? Allez-y, enterrez-le, bande d'encu...

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