jeudi 1 août 2013

Histoire d'un Prétendant et d'un Moineau

 Journée caniculaire. Comme ça fait un mois (enfin!) que ça dure, je me suis octroyée une pause terrasse-journal-Elle-café pendant 3 heures ce matin (parce que je suis pigiste et que travailler à la maison, c'est plutôt sympa des fois), puis de rien-foutre, de pure-glandouille-devant-le-ventilo-à-la-maison (studio de 25 m2...), le reste de la journée.

J'aurais pu rester dehors, le soleil est mon ami, mais j'envisage très sérieusement d'arrêter de parfaire mon bronzage de coureuse du Tour de France (marques de bronzage s'arrêtant au dessus de la cuisse). Oui, car je ne quitte plus mon mini-short depuis la mi-juillet, période de fin (happy ending !) d'un contrat dans une vraie entreprise où l'habit décontracté était prohibé.

Et j'ai surtout passé la journée, au lieu de travailler donc, à penser à mon plan de rupture lâche-puéril-par-sms-entendez... Oui, parce qu'il m'arrive de courir après des hommes (sans succès) et de me faire courser par d'autres comme ce Moineau qui va recevoir un message dont il va se rappeler... Il faut d'ailleurs que je regarde sur les forums d'internet comment bloquer un numéro pour ne plus recevoir ses appels et ses sms...

Quelle horreur de passer pour la méchante alors qu'en général, tout le temps même, ce sont les hommes qui ont ma peau (et mon cœur, et mon esprit et mon ventre qui monte et qui monte jusqu'à me donner la nausée).

Salauds ! Non, ce gentil Moineau ne paie pas pour les autres (quoique, je me demande). Parce qu'il y a une autre histoire, pas encore classée et juste derrière cet Oisillon, à une semaine près. Celle d'un Prétendant aux titres de baisers-inventifs, sûrement-dieu-du-sexe et enfin, dans un futur très proche, père-de-mes-enfants (je ne m'emballe absolument jamais).

Un camarade de bureau qui avait l'air timide mais qui, dès qu'il posait ses yeux sur moi, prenait un regard profondément déterminé (et assurément sexy). La timide que je suis (aussi) n'a pas eu le cran de lui parler pendant les pauses cigarettes (qui se sont faites rares au départ car j'essayais d'arrêter de fumer), les after-work où je n'ai pas pu aller. Bref, dernier jour, à 18h, je quittais les lieux, à 18h01, le Prétendant recevait un mail de ma part.

Pendant les quatre jours suivants, pas de réponse.
Sur les conseils avisés d'amis masculins lors de soirées un peu (x100) arrosées, je lui ai renvoyé un mail "ni-vu-ni-connu-je-n'ai-jamais-envoyé-le-premier-ceci-est-un-mail-d'approche-tout-à-fait-innocent" :
« Salut Prétendant,
Je regrette de ne pas avoir pu te connaître au travail.
Que dirais-tu de boire un verre bientôt ?
Emma »

Un jour passe...
Désespérée, je bois à ne plus savoir où j'habite et je me couche avec une petite idée de la gueule de bois du lendemain.

Le matin, réveillée par le chant de ces foutus piafs et par le marteau-piqueur dans ma tête, je regarde mon téléphone, rayon internet, directement vers la messagerie. Là, la machine m'annonce, avec un soleil en fond (la seule fois où le soleil n'est pas toujours mon ami) « Vous n'avez aucun message, profitez de votre journée ! ». La tête douloureuse dans l'oreiller, je fixe l'écran de mon stupide téléphone quand soudain, un nouveau message apparaît. C'est le Prétendant !

« En effet, nous n'avons pas eu l'occasion de parler.
Tu veux boire un verre ce soir ou demain ?
Prétendant.
Numéro du Prétendant et mail du Prétendant »

Je saute du lit (aïe, ma tête), appelle et texte mon répertoire pour annoncer la nouvelle à la terre entière. Tout le monde est content.
Je suis maintenant hautement stressée du domaine de l'anxiété x10 000.
Parce que ce sera ce soir. Il faut donc que je me débarrasse de ma gueule de bois et que je récupère forme humaine...

Le soleil fait son tour du cadran et nous voici arrivé au soir. LE soir.
Je passe la moitié de la journée au soleil pour parfaire mon bronzage (pas encore de coureuse du Tour de France), l'autre moitié dans la salle de bain et un tiers de la journée dans une parfumerie pour me racheter mon parfum porte-bonheur, que j'appelle l'"Eau d'Amour" avec un découvert qui pointe déjà son nez...
Je suis armée telle une guerrière et fonce lire en livre en terrasse en l'attendant, très nonchalamment, l'air de rien...

Lorsqu'il arrive, je suis en pleine discussion avec un croulant qui s'intéresse à ma lecture (je portais pourtant l'uniforme de la fille qui ne veut pas qu'on lui parle, enfin, pas avant que Prétendant arrive), c'est-à-dire lunettes de soleil, écouteurs et yeux fixés sur ma lecture).

La place du Prétendant récupérée, nous commençons à parler du travail (c'est à cause de ça que ça a foiré, presque sûre), puis de la famille (ou à cause de ça), puis de la santé (cherchez plus, c'est ça), puis des livres, du cinéma, de nos envies dans la vie, de nos points faibles... et forts. Bon, je ne sais pas trop ou ça a déconné mais il s'avère qu'à 01h30 du matin, nous partons pour rentrer chacun de notre côté (parce qu'il travaille, lui, le lendemain), il va pour me faire la bise, je lui dit que non et l'embrasse comme une tigresse. Baiser auquel il répond avec autant de fougue, me semble t-il.

Ses dernières phrases sont : « T'es une terrible, toi ! », « T'es belle », « On ne va pas s'arrêter sur ce baiser ? ». À cette dernière réplique, je me dit que je ne coucherais pas, comme d'habitude le premier soir, et que, en tant que baisers-inventifs, sûrement-dieu-du-sexe et enfin, dans un futur très proche, père-de-mes-enfants, je lui doit, je nous doit, je dois à nos futurs enfants de ne pas céder ce soir ! Je lui demande donc ce qu'il fait ce week-end et si nous pouvons nous revoir à ce moment-là... Il me dit oui et nous repartons chacun chez soin, moi des cœurs dans les yeux et son nom déjà accolé à mon prénom.

Pas d'appel(s), pas de message(s). Ni le jour suivant, ni le lendemain, ni le surlendemain, ni le week-end, ni la semaine suivante ni le week-end d'après !
Voilà ce qui s'appelle « faire le mort ». Il croyait me faire le coup du : Je n'existe pas. Je suis un mirage, je suis une invention de ton esprit (j'ai même demander à des anciens collègues s'il existait vraiment). J'aurais pu essayer de l'imiter et utiliser la résilience pour oublier qu'il existe mais c'est mal me connaître.

Parce que j'ai attendu le vendredi soir pour lui proposer une rencontre (nous nous étions vus le mercredi). Sans réponse, donc. J'ai réitéré ma demande le samedi soir, puis le dimanche matin, sans réponse toujours. Enfin, au comble du désespoir, j'ai tenté un message désespéré le dimanche soir et le lundi, après une soirée alcoolisée (x10 000).

Une semaine plus tard, je voyais Moineau. Gentil, gentleman, cultivé mais bouc-émissaire, je l'avoue.

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