samedi 3 août 2013

Histoire de vin(s)

 Faire la tournée des bars, c'est toujours prometteur. Faire la tournée des bars, c'est sympa. Faire la tournée des bars, c'est se mettre en marge des after-workers qui restent sur place, dans UN bar. Mais faire la tournée des bars, c'est surtout dangereux.

Le genre de chose que l'on commence généralement à une heure appropriée. Genre, après le travail. Comme des gens normaux qui ont un travail normal et des horaires de travail normaux. Mais lorsque l'on est pigiste en galère (et sans argent), on commence toujours plus tôt...

Et on commence toujours à l'happy hour, à 16h, parce qu'à Paris, il y a toujours des bars (d'ivrognes) qui commencent leur happy hour à 16h. Au départ, on commande une pinte avec la (les) copine(s) parce que c'est pas cher (attends 3 (6) euros la bière, c'est royal!). 

Puis, vient le vin...

Et on boit tous les bons vins de tous les bars que l'on arpente, qu'ils soient bio (au départ, c'est toujours mieux : « tu sais, j'ai des migraines horribles, je préfère le vin nature, sans sulfate ») et à la fin, tu bois n'importe quel verre que l'on te tend, le temps que c'est une boisson alcoolisée et que ça accompagne la discussion et ta trentième cigarette.

Résultat, à 20h, en plein cagnard, encore (tu crois), t'es bourrée et tu vois les gens qui sortent du travail pour LEUR happy hour. Comme il y a toujours un ou deux mecs mignons dans le lot (parce que c'est bien connu, en été, tous les hommes sont beaux, surtout derrière tes yeux vitreux de fille déjà bien allumée), tu restes et tu bois encore quelques (10) verres "juste pour dire".

Mais dire, tu n'en ai pas capable. L'alcool te rend dyslexique et tu es même incapable de formuler ce mot barbare pour te justifier « non, mais quand je bois un peu, je deviens dylesquique (sérieux, c'était quoi leur problème aux gens qui ont inventé ce mot ??). Tu es ridicule, tu allumes une quarantième cigarette pour te donner une consistance, ça te tourne la tête et tu essaies péniblement de te diriger vers les toilettes en titubant pour te cacher.

Mais tu restes deux plombes aux toilettes à force de te tenir aux murs des wc parce que, NON, tu ne poseras pas ton derrière sur des toilettes où n'importe qui a fait n'importe quoi (il est 22h...) et quand tu reviens, tes amis ne sont plus là parce qu'ils sont aussi bourrés que toi et qu'ils ont eu envie de se coucher.

Tu as envie de te cacher, de mettre une cape d'invisibilité ou de mourir foudroyée, là, sur place. Enfin, tu te diriges vers le bar pour payer quand même parce que tu es pauvre mais tu vas revenir alors autant ne pas se faire d'ennemis. Ils ont payé, tant mieux, tu te barres à la vitesse de l'escargot blessé qui zigzag (et zig et zag).

Tu rentres chez toi comme tu peux et tu es contente parce que tu sens que demain, tu n'auras pas la gueule de bois puisque tu as bu du vin bio. Il est 23h.

Au réveil, un marteau piqueur tremble dans ton crâne. Et ce n'est pas les voisins...

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